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Pro D2 - Reportage. En course pour la phase finale, Aurillac défie les lois de la logique

Par Jean-Marc Authié
  • Les Aurillacois, actuellement huitièmes au classement, savent que pour espérer se qualifier il faut que Jean-Alric reste imprenable et cela passe par une victoire face à Colomiers.
    Les Aurillacois, actuellement huitièmes au classement, savent que pour espérer se qualifier il faut que Jean-Alric reste imprenable et cela passe par une victoire face à Colomiers. - Photos Stéphanie Biscaye
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Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Stade aurillacois est encore dans la course à la qualification. Des Cantaliens à géométrie variable, certes, mais toujours là !

Dans la course à la sixième place mi-février, qui l’eut cru ? Toujours aussi tourmenté à l’extérieur, le Stade aurillacois continue pourtant d’y croire à chaque fois qu’il joue à la maison. Ce sera donc encore le cas avec la venue de Colomiers ce vendredi. Et ça tombe bien, puisque les Hauts-Garonnais occupent actuellement ce dernier siège synonyme de qualification au terme de la 30e journée.

Mais nous n’en sommes pas encore là. À l’aube de cette 20e journée, les coéquipiers de Didier Tison vont devoir, encore et toujours, faire ce qu’ils font de mieux jusque-là : vaincre à Jean-Alric. Avec ou sans la manière, ces quatre, voire cinq points conquis à la maison sont jusque-là leur seul salut dans cette quête de l’impossible.

En effet, il faut être lucide, chaque début de saison le Stade aurillacois annonce l’objectif de qualification. Mais dans ce rugby moderne, la bourse cantalienne est bien trop faiblarde pour attirer les convoitises. Alors, à Aurillac, on n’a peut-être pas de pétrole, mais on a des idées. La principale s’appelle centre de formation… et bonne pioche !

Depuis plus de cinq ans maintenant, le centre de formation du Stade aurillacois fait partie des meilleurs de Pro D2. Régulièrement sur le podium, voire sur la plus haute marche, l’apprentissage "made in Cantal" porte ses fruits avec l’encadrement sportif, extra-sportif et médical de qualité et un recrutement à l’étranger, même s’il dérange parfois, qui fait souvent mouche.

L’option payante de la formation

Entre colonie géorgienne ou autocar rempli de Hollandais, Sud-af, Tongiens, Russes… la mayonnaise prend avec, le plus important dans tout cela, de plus en plus de temps de jeu pour ces gamins. Ainsi, à Aurillac, on a appris à façonner ce qui vient de l’extérieur pour abonder la sacro-sainte boîte à Jiff.

Localement, on n’est pas mal non plus. Une détection très jeune dans le département, voire dans les départements limitrophes, permet de sortir quelques pépites de temps en temps. Et si l’on ouvre la porte à ceux passés à travers les mailles du filet ASM, Brive, Lou, Oyonnax ou encore Grenoble, on peut dire qu’Aurillac a du nez.

Côté bonne pioche, il en va de même pour les seniors revanchards de ne pas avoir percé dans leur club formateur, ou pour les étrangers prêts à découvrir le rugby "made in France". Ainsi, au détour d’une vidéo, du bouche-à-oreille ou d’un réseau bien fourni, notamment en Hémisphère sud, la cellule de recrutement aurillacoise sort quelques pépites du chapeau. Depuis quatre ans, le club et le staff travaillent à faire (re)prendre cette fameuse mayonnaise. La nouveauté, c’est une génération championne de France espoir qui vient en appui d’une base d’anciens qui a fait ses preuves.

Sur les deux dernières années, le mois de janvier aura été fatal aux ambitions de qualification. Cette fois, l’espoir vit toujours. Un rêve entretenu il y a trois semaines par la victoire face à Mont-de-Marsan.

La forteresse Jean-Alric

Véritable bête noire des Cantaliens depuis deux ans, les Montois ont enfin plié en ce mois de janvier, permettant aux locaux de poursuivre le quête un peu plus longtemps. Une victoire, la neuvième sur dix matchs à domicile, la huitième de rang pour conserver l’idée que tout est encore possible tant que Jean-Alric reste imprenable.

Arrive maintenant Colomiers qui a bien l’intention de faire ployer le genou. Si les Columérins ne se sont imposés qu’une seule fois à l’extérieur, victoire bonifiée d’ailleurs, ils ont tout de même ramené cinq autres points de bonus défensifs de leurs déplacements. C’est bien la preuve que la bande à Julien Sarraute est à sa place, trois longueurs devant les Cantaliens.

À l’aube de cette 20e journée, le Stade aurillacois est toujours dans une situation favorable. Avec quarante-trois points au compteur, c’est le meilleur démarrage des Rouge et Bleu depuis la saison 2016-2017. Tant que le groupe de Roméo Gontineac poursuit sa série d’invincibilité à Jean-Alric, il reste dans une course où se sont aussi invités Brive, Dax, Agen, Grenoble…

À l’heure où le mental aurillacois est fortement remis en question loin de ses bases, c’est la première fois qu’il sera mis à rude épreuve à domicile, qui plus est privé de ses internationaux géorgien ou roumain. Faire face, faire front, le Stade aurillacois ne fait que cela depuis bien longtemps. "J’ai confiance en ce groupe. Avec le staff, on le stimule en permanence, confie Roméo Gontineac. Je mise sur le caractère des joueurs pour savoir rebondir."

De l’énergie à revendre cette semaine qui doit se traduire vendredi sur le terrain. Face à Colomiers, le Stade aurillacois débute une série de quatre matchs. Cette série doit changer le cours des choses et affirmer que le Stade n’est pas là par erreur.

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Les commentaires (1)
Espytrac Il y a 2 mois Le 16/02/2024 à 18:03

et oui l'argent ne fait pas tout !