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Pro D2 - Agen : après le départ de Bernard Goutta l’électrochoc ou le vide

Par Mathieu Vich
  • Avec son départ, Bernard Goutta attend une réaction des Agenais face à Valence-Romans et pour la suite de la saison.
    Avec son départ, Bernard Goutta attend une réaction des Agenais face à Valence-Romans et pour la suite de la saison. Icon Sport - Icon Sport
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En cette période tumultueuse, le SUA veut faire le dos rond. Bernard Goutta a pris du recul pour créer un électrochoc au sein de l’effectif. Cela doit désormais se traduire sur le terrain, sinon, la zone rouge se rapprochera considérablement.

Agen pique sa crise. L’édifice est fragile depuis de nombreuses années maintenant. Régulièrement, il finit par lâcher, il n’y a qu’à s’en référer au nombre d’entraîneurs qui sont passés par là depuis le départ de Mauricio Reggiardo. Christophe Laussucq, Christophe Deylaud, Régis Sonnes, Manny Edmonds et consorts n’ont pas suffi à ramener de la sérénité à ce groupe. Sans doute le problème est-il plus profond, au sein du club aux huit Brennus.

Arrivé en tant que pompier de service il y a deux ans, Bernard Goutta a tout tenté pour faire renaître de ses cendres ce bastion du rugby français qui coulait petit à petit. "Je suis venu grâce au feeling que j’ai eu avec Jeff Fonteneau. Tous mes conseillers me disaient de ne pas venir. Je ne regrette pas mon choix", promet le Catalan.

Toujours est-il que deux ans plus tard, le patron du sportif a décidé de capituler, en début de semaine. "Pour le bien du groupe", promet-il. Soit. Reste que le timing est plus que surprenant puisque les Agenais s’apprêtent à jouer un match capital dans leur opération maintien. "C’est une décision très difficile pour moi, j’aime ce club. Après la défaite contre Montauban, j’ai vraiment passé quinze jours de merde à ruminer. J’ai aussi fait quelques nuits blanches. J’ai cherché des solutions et la seule que j’ai trouvée a été de créer un électrochoc avec mon départ, parce que le club est en danger. Je ne m’échappe pas, je me sacrifie pour le club." Sacrifice qui, selon nos indiscrétions, ne plaît pas à tout le monde au cœur des hautes sphères du SU Agen. Bernard Goutta étant considéré par beaucoup comme l’homme de la situation.

L’issue reste ce qu’elle est. La mise en retrait est effective. Le désormais ex-manager quitte Agen sur un constat d’échec. Ou plutôt, il "prend du recul". Un terme qui peut laisser songeur.

Qui va piloter l’avion ?

Au cours de sa conférence de presse finale, l’ancien troisième ligne de l’USAP a surtout tenu à responsabiliser son ancien staff et les joueurs. "Samedi, après mon entretien avec Jeff, j’ai passé deux ou trois heures avec mon staff pour établir la marche à suivre. Le premier problème à régler est la conquête. Tout le monde s’est vite remis en question. Donc, il me tarde ce match contre Valence-Romans pour voir comment les choses évoluent."

Dans les faits, la situation n’est pas forcément alarmante. Agen est aussi près du top 6 que de la zone de relégation. Mais le jeu proposé, la conquête ô combien défaillante et le manque d’investissement de certains joueurs souligné par Goutta et Fonteneau en conférence de presse ne laissent guère de place à l’optimisme. Pire, les supporters se révoltent sur les réseaux sociaux et clament leur lassitude. Un réel désamour se crée entre certains amoureux du SU Agen et l’entité. L’histoire se répète.

Préférant relativiser, le président du club aime à rappeler que "la situation est totalement différente d’il y a deux ans". Pourtant, ce sont encore une fois les lieutenants qui sont chargés de sauver le navire en péril. Ils s’appelaient Sylvain Mirande et David Ortiz auparavant. Ils s’appellent Adel Fellah, Dave Ryan et Barry Maddocks dorénavant.

Pour mettre en garde tout ce beau monde, Jeff Fonteneau poursuit : "On va être particulièrement exigeants. Les joueurs ont été très sensibilisés par cette annonce. Au-delà du choc, il doit y avoir une vraie remise en question. Les entraîneurs doivent prendre leurs responsabilités. Que des gens s’affirment ou se révèlent. Je vais être très, très directif avec ce staff qui doit se remettre en question par rapport à la feuille de route que l’on s’est fixée."

Autrement dit, Fonteneau remet les mains dans le cambouis et le nez dans le sportif. Pour combien de temps ? Un petit moment puisque l’arrivée d’un nouveau manager n’est, selon lui, pas la priorité. Et qu’aucune hiérarchie n’a été décrétée au sein du staff restant.

Une révolte des joueurs ?

La finalité reste le rectangle vert. Et là, plusieurs questions rongent les Agenais. Comment les joueurs vont-ils réagir sur le terrain ? Si réaction il y a ce vendredi, va-t-elle se poursuivre sur la durée ? Tout le monde a-t-il conscience de l’état d’urgence actuel ? Un premier constat se vérifie. Bien que le départ de Goutta a mis un coup derrière la tête du groupe, l’engagement perçu lors des entraînements de la semaine peut laisser penser que Duputs et ses coéquipiers ont compris le message. "Ils doivent le faire pour Bernard", a ainsi prévenu Fonteneau.

Il faudra néanmoins faire sans le maître à jouer Thomas Vincent, sérieusement blessé à la main, et qui n’est toujours pas rétabli pour cette rencontre. Ni son compère de la charnière, Sonatane Takulua, qui rentre à peine de ses congés aux Tonga et qui ne foulera pas non plus la pelouse d’Armandie. Ces forfaits mettent le doigt sur un point : en coulisses comme sur le terrain, Agen a plus que jamais besoin de ses patrons !

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