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L'édito du vendredi : Question de méfiance

  • Romain Ntamack, demi d'ouverture du Stade toulousain.
    Romain Ntamack, demi d'ouverture du Stade toulousain. Icon Sport - Anthony Dibon
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La confrontation a soudain pris des allures de match piège, celui de la désillusion qu’on redoute, qu’on craint voir venir, qui paraît trop grosse pour berner la vigilance mais qui vient quand même : ce Toulouse-Harlequins, c’est un état de fait, n’est pas la demi-finale qu’on attendait tous. À ce moment de la compétition, les Stadistes devaient croiser le fer girondin, celui du feu et de la foudre, dans une confrontation fratricide face à l’UBB. C’est ce que promettait le récit de la logique. Mais les Bordelais, justement trop naïfs et trop tendres face à ces mêmes Harlequins en quart de finale, sont déjà tombés les deux pieds dans ce piège londonien qui revient aujourd’hui. Ce qui doit servir de sérieux avertissement.

Cette demi-finale est celle d’un multi-étoilé face à un novice à ce stade de la compétition. Cela ajoute encore au déséquilibre théorique de ce match annoncé "guichets fermés" en moins de vingt minutes, lorsqu’a ouvert la billetterie du Stadium. Et s’il fallait encore se bercer de l’illusion d’un match facile à venir, on se souviendra de la rencontre en phase de groupes : victoire 49-17 des hommes d’Ugo Mola, sur la pelouse du Stoop de Twickenham. Une première démonstration qui ne semble pourtant pas décourager les troupes de Londres : "Lors des phases finales, tout est complètement différent" promettaient-ils cette semaine.

Voilà autant de raisons de s’en convaincre : il n’y aura pas de demi-finale facile, si les Toulousains ne se la rendent pas facile. Face aux Harlequins, ils ne l’auront sereine que s’ils construisent leur match avec force et patience. Pas question ici de gonfler les "pecs" dès le couloir des vestiaires, pour vouloir écraser l’adversaire avant l’heure.

S’ils le font, s’ils appréhendent ce duel avec le sérieux qu’il réclame, les Toulousains auront alors à opposer un talent individuel évidemment supérieur, et qui ne fait plus aucun doute. Ils auront aussi pour eux une expérience collective qui ne fait aucun débat. Mais ils ne feront pas l’économie d’un engagement immense, de ce don de soi qui caractérise les grands matchs. Une demi-finale de Champions Cup en est forcément un.

C’est ici le véritable enjeu de ce match, dernière lueur française sur la scène des "champions". Que ce discours de prudence et de méfiance martelé toute la semaine à l’égard des Londoniens ait fissuré les façades, pour réellement infuser les âmes.

Ensuite, seulement ensuite, l’écart qui sépare de façon intrinsèque ces deux équipes deviendra une réalité du terrain. Et les Ramos, Flament, Dupont, Ntamack, Baille, Mauvaka, Meafou, Kinghorn et autre Ahki pourront alors prouver ce qui tient a priori de l’évidence : ils sont plus forts, bien plus forts que ces sympathiques Harlequins aux envies offensives chaleureuses. Mais, avant de le démontrer, il y a un sale boulot à faire.

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