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Champions Cup – Romain Ntamack (Toulouse) : "Marcus Smith a pris quelques nouvelles durant ma blessure"

  • Romain Ntamack lors du match face à Exeter en Champions Cup
    Romain Ntamack lors du match face à Exeter en Champions Cup Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Ce lundi, l’ouvreur international du Stade toulousain Romain Ntamack – revenu à la compétition fin avril huit mois après son opération du genou gauche – a pris le temps de revenir sur son actualité et celle de son club, à quelques jours de la demi-finale de Champions Cup face aux Harlequins dimanche. Ses sensations physiques, ses repères dans le jeu, son duel à venir face à Marcus Smith ou les ambitions des Rouge et Noir : il n’a éludé aucun sujet.

Avant toute chose, un mois après votre retour à la compétition, vous semblez déjà proche de votre meilleur niveau. Comment vous sentez-vous ?

Les sensations sont plutôt bonnes. Effectivement, j’ai repris à 100 % rugby, avec le retour à la compétition, depuis un mois. Je me sens bien et les automatismes sont vite revenus. Physiquement, c’est de mieux en mieux aussi. J’arrive à encaisser les semaines assez facilement. Je suis content car tout le travail effectué en amont, pendant ma blessure, paye aujourd’hui. J’en ressens les bienfaits.

Au niveau du jeu, on vous a effectivement vu à l’aise rapidement. Vous y attendiez-vous ?

Non, pas forcément. Je m’étais conditionné en me disant que les premiers mois seraient peut-être un peu compliqués rugbystiquement, que je ne devais pas me prendre la tête avec le niveau de jeu qui serait le mien. Je savais, après une telle blessure, que certaines choses n’allaient pas me satisfaire. Mais, en fait, je me sens plutôt très bien et je suis assez satisfait de mes prestations, de tous les matchs que j’ai rejoués depuis ma reprise. Honnêtement, je suis même surpris.

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Comment l’expliquez-vous ?

Peut-être par le fait d’avoir très vite travaillé la vision du jeu, à travers des exercices, notamment de skills. Cela m’a sûrement permis de me retrouver rapidement à l’aise sur le terrain.

En clair, vous avez l’impression de bénéficier de votre bonne rééducation…

Oui, les choses ont été bien faites durant cette période même si j’étais conscient que rien ne remplaçait la compétition et le terrain. Voilà pourquoi il était logique que certaines choses ne me conviennent pas lors de ma reprise. Finalement, je suis assez content de mon jeu. Je disais récemment que je n’étais pas à 100 % mais j’ai l’impression que je vais vite m’en rapprocher. C’est très bien, d’autant que les matchs à gros enjeu sont là. Ce n’était pas simple de les appréhender après huit mois sans jouer.

Alors qu’on pouvait s’attendre à une certaine retenue sur le plan offensif, vous avez effectué des franchissements sur chacune de vos sorties. Est-ce à dire qu’il n’y aucune appréhension ?

Depuis ma rééducation, à chaque fois je franchis une étape, j’essaye justement de ne pas me retenir et de ne pas avoir d’appréhension par rapport au genou. Donc j’ai un peu un foncé tête baissée, pour ne pas me poser de questions et pour ne pas dénaturer mon jeu lors de ma reprise. Après, il ne faut pas trop en faire sur le terrain. L’idée, c’est de reproduire ce que je faisais avant : prendre les intervalles quand ils s’ouvrent devant moi, saisir les opportunités quand elles se présentent et faire toujours jouer les coéquipiers. Disons que je pensais, non pas perdre mon jeu, mais avoir besoin de davantage de temps pour pleinement le retrouver.

Le groupe est stable depuis plusieurs saisons. Est-ce un réel un avantage dans la reprise de repères, avec notamment Antoine Dupont ou Pita Ahki autour de vous ?

Oui, avoir les mêmes joueurs à mes côtés a accéléré le processus. Les repères ne se perdent pas, et on les a vite retrouvés avec Antoine en 9, Pita en 12 ou Thomas (Ramos) quand il joue en 15. Franchement, ce sont des mecs avec qui je me trouve les yeux fermés. Les automatismes et le leadership sont revenus naturellement. Mais, malheureusement pour lui et peut-être heureusement pour moi, j’ai un peu bénéficié de la blessure de Thomas (à la crête iliaque, NDLR) au moment où je reprenais. Sinon, j’aurais sûrement démarré sur le banc certains matchs importants. Cela m’a permis de me lancer dans le grand bain très rapidement.

Ces phases finales de Champions Cup, en aviez-vous fait un objectif personnel ?

Oui, c’était un objectif. Mais, au vu des prestations des uns et des autres tout au long de la saison, je ne m’attendais vraiment pas à reprendre comme cela. Je m’étais plutôt préparé à avoir des bouts de match et du temps de jeu par-ci par-là. Bref, revenir petit à petit. Là, j’ai été lancé dans le grand bain des phases finales, encore une fois par le biais de la blessure de Thomas. À l’arrivée, je ne me suis pas posé de questions et je me suis remis dans le rythme.

Comment abordez-vous cette demi-finale face aux Harlequins, au Stadium ?

Cela va être un très bon match. Du moins, on l’espère… On connaît les qualités des Harlequins. On a observé leurs matchs en championnat et en Champions Cup. C’est une équipe qui marque beaucoup d’essais, qui produit un jeu hyper attractif, qui joue de partout. Il ne faudra pas trop la regarder, sinon on prendra trente, quarante ou cinquante points, comme ils sont capables de le faire tous les week-ends ou presque. C’est vraiment une belle équipe. Même si on a gagné chez elle en match de poule, ce sera un tout autre contexte dimanche qu’on veut bien aborder. Tout le monde a hâte de jouer cette demie à domicile parce que chacun a fait ce qu’il fallait pour recevoir ce rendez-vous. Il faut que ce soit une belle fête.

Les Harlequins vont venir totalement décomplexés

La clé contre les Harlequins, est-ce de parvenir à les museler ?

C’est d’abord de rester nous-mêmes ! C’est donc de ne pas se renier, comme on l’a fait toute la saison en Champions Cup, et aussi d’être efficace en défense. Je le répète, c’est une équipe qui met beaucoup d’essais et de points. Mais elle a aussi un paquet d’avants solide, donc elle est difficile à contrer. La clé, on va chercher à la trouver cette semaine en l’étudiant bien pour se donner le droit de remporter cette demie et d’aller en finale.

Même si vous étiez en marge du groupe, sentiez-vous depuis le début de saison une appétence particulière pour cette compétition ?

J’ai regardé la première partie de cette Champions Cup d’un peu loin, même si j’étais au contact de l’équipe. À chaque fois que cette compétition arrive, la semaine est particulière. L’atmosphère n’est pas la même ici. La Coupe d’Europe, ça compte énormément pour notre club. Et on se donne les moyens d’aller le plus loin possible chaque année. Là, les mecs ont fait des superbes matchs de poule, ont pris des points de bonus partout et ont fini avec le meilleur bilan. On s’est offert la possibilité de recevoir jusqu’en demi-finale. Maintenant, il faut confirmer et surtout penser à cette demie avant de se projeter sur autre chose.

Vous savez combien Toulouse avance vers cette demi-finale avec l’étiquette de grand favori, avec la projection d’une immense finale contre le Leinster…

Oui, j’en suis conscient. Mais les Harlequins vont venir totalement décomplexés, comme ils l’ont fait à Bordeaux en quart de finale. Personne ne misait sur eux et vous avez vu le résultat. C’est une équipe très dangereuse, qui n’aura rien à perdre. À chaque fois qu’elle a joué décomplexée justement, elle a mis à mal son adversaire. Je peux vous assurer qu’on la prend très au sérieux. On connaît le danger.

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Le premier danger, c’est sûrement Marcus Smith, avec qui vous allez vous livrer un sacré duel…

Oui, mais il y aura des beaux duels partout. Il y a peut-être des noms qui parlent un peu moins que le sien mais les ailiers sont excellents, l’arrière (Tyrone Green) très bon aussi, un premier centre (Andre Esterhuizen) extrêmement costaud. Après, il est vrai que Marcus Smith est un joueur exceptionnel, qui fait tellement de bien à cette équipe et à l’Angleterre. Il ne possède pas un profil typique pour les Anglais car c’est un gros attaquant, qui prend beaucoup d’initiatives. C’est un danger permanent, qu’on devra essayer de cadenasser. Mais l’erreur serait de se focaliser uniquement sur lui. Il sait faire jouer les autres.

Vous êtes tous deux nés en 1999. Depuis votre affrontement en finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2018, n’avez-vous pas l’impression que vos carrières se suivent ?

Oui, on se suit et on s’écrit de temps en temps aussi. Il a notamment pris quelques nouvelles durant ma blessure. Vu qu’on a le même âge, qu’on est de la même génération, nous nous sommes toujours affrontés. Lui avec l’Angleterre et moi avec la France. Il y a toujours eu beaucoup de respect entre nous deux. Mais, sur le terrain, il n’y a évidemment plus de copains qui comptent (sourire). Après, je suis un compétiteur et j’aime affronter les meilleurs. Un duel face à Marcus, c’est toujours alléchant. J’espère qu’il tiendra toutes ses promesses dimanche.

Depuis la saison 2018-2019, Toulouse a atteint le dernier carré de toutes les compétitions auxquelles il a participé. Dimanche, ce sera votre dixième demi-finale d’affilée, Top 14 et Champions Cup confondus, ce qui est du jamais vu. Quel regard portez-vous sur cette statistique ?

C’est important parce que, depuis 2018-2019, le club et les joueurs essayent de garder cette régularité. On le voit notamment sur l’effectif, où une grosse ossature de l’équipe est restée la même. Il y a eu peu de turnovers. C’est très bien, car on prend tous en maturité et on grandit ensemble. Je crois aussi que cela reflète bien toute l’exigence qui est la nôtre, et celle de ce club. Après, la statistique est belle mais les demi-finales n’ont jamais fait gagner des titres. En Champions Cup, on en a d’ailleurs perdues beaucoup ces récentes saisons. La dernière fois qu’on en a gagnée une (en 2021 contre l’Union Bordeaux-Bègles, NDLR), on a réussi à être champions derrière. On va essayer de réitérer ce qu’on a fait en 2021.

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Les commentaires (5)
Alain3231 Il y a 17 jours Le 01/05/2024 à 11:34

En tout cas clide 64 toi tu fais la une ......de la connerie!

Clide64 Il y a 17 jours Le 01/05/2024 à 13:07

Vous êtes des moutons de panurge

Clide64 Il y a 17 jours Le 30/04/2024 à 19:27

Ça ne sert à rien des commentaires comme ça . A part du nombrilisme. Entre la blessure, la reprise le ceci le cela c'est un peu trop monsieur et messieurs et Mesdames les journalistes

Allezlestade Il y a 17 jours Le 30/04/2024 à 20:14

Toujours plus intéressant que le tien

Laurent0113 Il y a 17 jours Le 01/05/2024 à 07:48

Et vous c'est vraiment beaucoup trop ... sincèrement c'est quoi ce commentaire. Indigne du rugby